Quand devient-on écrivain?

La question de la légitimité

Qui peut dire de lui qu’il est écrivain ? Quels sont les critères qui le déterminent ? Et vous : écrivez-vous ? Considérez-vous que vous êtes un écrivain ? Je souhaite partager ici mes interrogations et vous inviter à participer à la réflexion.

« Je suis écrivaine ». J’en suis convaincue et je le proclame. Mais cette certitude est toute récente : elle date d’à peine quelques semaines. Il aura fallu que je me lance dans l’auto-édition de mon premier ouvrage pour en arriver là. Depuis, je suis traversée par de nombreuses réflexions, et je me demande : à quel moment peut-on affirmer que l’on est écrivain ? Quel élément détermine le passage à ce titre ?

Le métier d’écrivain

Petite, mon grand rêve était d’écrire des livres. Et voici l’image que j’avais des écrivains : tous les jours, ils s’asseyaient à leur table de travail dès le matin et écrivaient toute la journée. Ils vivaient de leur plume : c’était leur métier et ils n’en avaient aucun autre. Je n’imaginais pas une seconde qu’un écrivain puisse exercer une autre profession en parallèle. J’étais donc à mille lieux de concevoir que la plupart d’entre eux (d’entre nous) écrivent quand ils en ont le temps, et que cette activité passe après leur vrai travail (lire : rémunérateur). Pendant longtemps, je n’imaginais pas que l’on puisse être écrivain d’une autre manière que celle-là. J’aurais donc répondu à la question de la façon suivante : je suis écrivain si l’écriture est mon métier et me permet d’en vivre.

Et qu’en est-il de moi ?

J’écris depuis mes 9 ans, soit depuis 30 ans : poèmes, nouvelles et textes courts. J’ai écrit un roman il y a 6 ans sans le rendre public. Je viens de terminer la rédaction d’un essai, que je suis en train de publier en auto-édition.

La question qui se pose à moi est donc : à quel moment de tout ce parcours peut-on dire que j’ai mérité l’appellation d’écrivaine (si tant est que je l’aie déjà acquise) ?

En vérité, cette question me taraude depuis longtemps. Alors j’ai identifié différentes situations possibles. Je vous invite à déterminer la ou les assertion(s) qui reflète(nt) votre avis sur la question : laquelle (ou lesquelles) est (sont) suffisante(s) pour hisser quelqu’un au statut d’écrivain ?

Pour être considéré comme un écrivain, il faut au moins…

1. participer régulièrement à des ateliers d’écriture
2. écrire souvent des poèmes ou des petits textes pour des personnes de son entourage
3. participer à des concours d’écriture
4. écrire pour soi-même depuis au moins … (x) années
5. avoir un réel talent pour l’écriture
6. avoir écrit au moins un roman (les essais ne comptent pas)
7. avoir écrit au moins un roman ou un essai
8. avoir écrit un texte qui compte minimum …(x) pages
9. écrire depuis toujours
10. écrire des textes qui ont pour vocation d’être lus (même s’ils ne sont pas effectivement publiés)
11. avoir écrit un roman/essai et être activement à la recherche d’un éditeur
12. écrire par nécessité*
13. publier ses œuvres à compte d’éditeur ou d’auteur ou en auto-édition
14. publier ses œuvres à compte d’éditeur ou d’auteur uniquement
15. publier ses œuvres à compte d’éditeur uniquement (le Saint-Graal !)

* « Une œuvre d’art est bonne quand elle est née d’une nécessité. C’est la nature de son origine qui la juge. », Rainer Maria Rilke, Lettres à un jeune poète

Ayant mis de l’ordre dans mes pensées en écrivant cet article, j’en suis arrivée à la conclusion suivante (à ma grande surprise) : je considère comme écrivain toute personne qui écrit à destination d’un public, qu’il soit édité ou non, que l’écriture fasse ou non partie de sa vie depuis longtemps, et qu’il soit ou non doué pour cela (même si, évidemment, l’idéal serait qu’il le soit). Pour moi, c’est l’acte d’écrire pour être lu qui détermine si l’on est écrivain ou non.

Votre avis sur la question m’intéresse sincèrement

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